'Elle' par Ryan Zowsky

Elle.

Elle te fascine. Elle te fascine à tel point, que tu penses à elle. Tous les jours. Et toutes les nuits.

Je le vois dans tes yeux, quand tu la regardes. Dans ceux-ci, on ressent de la fascination, de la tendresse, du désir, de l’envie, tu voudrais tant pouvoir la prendre dans tes bras. C’est toi qui me l’as dit. Mais tu n’oses pas, car tu as toujours été quelqu’un de très timide.

Toujours à moi tu te confies. Après tout, c’est normal, je suis ta meilleure amie.

Tu me demandes souvent conseil, car tu ne connais rien aux filles. Ça encore, c’est toi qui me l’as dit.

Je t’encourage à aller vers elle, il n’est pas bon de garder tout pour soi. C’est important d’aller vers l’autre, d’essayer de créer un lien. Et si celui-ci se crée, quand on le sent enfin… on se déclare. Des fois ça passe. Des fois ça casse.

Mais encore une fois, c’est important de se libérer de ce que l’on ressent. En tout cas, c’est ce que je pense.

Une fois t’ayant donné ce conseil, tu m’as dit que tu allais y réfléchir et que tu me donnerais ta décision demain. Et le soir même, tu me téléphonas : tu allais enfin franchir le pas, car d’elle, tu es fou amoureux. C’est encore toi qui me l’as dit.

Le lendemain, tu attends qu’elle soit éloignée de ses amies. Et dès qu’elle se retrouve seule, tu oses t’avancer vers elle… et elle te sourit. Vous commencez à discuter et tout de suite, je le vois, ce lien qui commence à vous unir. Et vous commencez à marcher ensemble, côte à côte.

Le soir, tu me téléphones. Tu me dis avec la plus grande joie qu’elle est aussi belle que gentille, tu es le garçon le plus heureux du monde. Je te réponds que je suis très heureuse pour toi et que tu le mérites. Oui, tu le mérites.

Ça fait un mois que tu as osé.

Depuis, dès que tu le peux, tu es avec elle. Vous continuez à marcher côte à côte, mais cette fois-ci main dans la main.

Quand on vous regarde, on ressent à quel point votre amour est à la fois beau et puissant.

Depuis, je ne te vois plus beaucoup. En fait non, je ne te vois plus du tout.

C’est à cause de mes conseils que tu as su la conquérir.

Oui… c’est de ma faute. Uniquement de ma faute. Et pour être franche avec moi-même : je m’en veux terriblement de ne pas avoir été honnête avec toi. Car de toi… je suis folle amoureuse.

Mais c’est elle avec qui tu avances.

Mais c’est elle à qui tu tiens la main.

Mais c’est à elle que tu te confies désormais.

C’est elle… qui illumine ta vie.

Je la hais, comme je me hais moi.

J’aurais tant voulu te le dire, mais face à elle, je n’avais aucune chance. Non, pas la moindre chance.

Oui, tu l’aimes cette fille.

Cette fille, à qui je ne pourrais jamais pardonner de t’avoir pris.

Cette fille, qui a anéanti à jamais ma vie.

Cette fille, que j’envie tellement.

Cette fille que j’aimerais tant être… et que je ne suis pas.


Ryan Zowsky